Jérémy Ferrari, de son vrai nom Jérémy Larzillière, est né le 6 avril 1985
à Villers-Semeuse dans les Ardennes[1].
Cet humoriste français s'est imposé comme l'une des voix les plus provocantes
et documentées de sa génération, pratiquant un humour noir qui aborde sans
détour les sujets les plus sensibles.
Les débuts compliqués
Fils de commerçants de proximité, Jérémy grandit à Charleville-Mézières[2].
Élève dissipé, il abandonne ses études en seconde et se lance dans la comédie.
À 17 ans, il monte à Paris avec son premier spectacle "Moi méchant ?" qu'il
jouera près de 300 fois dans de petits théâtres[3].
Avant la célébrité, Ferrari enchaîne les petits boulots : agent de sécurité,
serveur, coursier, vendeur... Il vit dans la précarité, criblé de dettes,
mangeant des compotes à la bougie faute d'électricité[4].
Il envisage même de tout abandonner pour devenir rabatteur de boîte de nuit
au Mexique.
La consécration : ONDAR
Entre 2010 et 2012, Jérémy Ferrari est révélé au grand public dans l'émission
"On n'demande qu'à en rire" présentée par Laurent Ruquier sur France 2[5].
Son humour noir et provocateur fait mouche. Il devient un pilier de l'émission
aux côtés d'Arnaud Tsamere, Olivier de Benoist et Artus, et est sacré
humoriste de l'année 2012.
Les spectacles marquants
Hallelujah Bordel ! (2010-2014)
Son premier grand spectacle décrypte avec sarcasme les textes sacrés des
trois religions monothéistes[6]. Le spectacle
bat le record de fréquentation au Festival d'Avignon 2012 et rassemble
plus de 200 000 spectateurs en France, Belgique et Suisse.
Vends 2 pièces à Beyrouth (2016-2018)
Ferrari aborde la guerre, le terrorisme, les attentats de 2015 et le
conflit israélo-palestinien. Pour préparer ce spectacle, il suit pendant
deux ans les cours de géopolitique de Jean-Antoine Duprat à la Sorbonne[7].
Le spectacle reçoit le Q d'or du seul en scène en 2016 et attire 300 000
spectateurs.
Anesthésie Générale (2020-2024)
Son troisième one-man show s'attaque au système de santé français. La
tournée rencontre un succès immense avec plus de 300 000 spectateurs[8].
Elle s'achève à l'Accor Arena avec deux dates complètes, dont la dernière
est retransmise en direct dans 325 cinémas, établissant un record avec
91 684 spectateurs supplémentaires.
L'entrepreneur du rire
Au-delà de ses activités d'artiste, Ferrari développe une carrière
d'entrepreneur. Il dirige six sociétés, dont Dark Smile Productions qui produit
des artistes comme Laura Laune et Arnaud Tsamere[9].
Sa société organise également des festivals dont le Smile and Song Festival
et le gala africain "Sans Visa".
Ferrari explique cette démarche comme un moyen de "s'émanciper du système"
et de proposer des prix justes à son public en limitant les intermédiaires[10].
Projets actuels
En 2025, Jérémy Ferrari retrouve Arnaud Tsamere et Baptiste Lecaplain pour
"La Tournée du Trio", dix ans après leur première collaboration[11].
Cette tournée, complète avant même son démarrage, réunira 310 000 spectateurs
lors de 85 dates incluant 11 représentations au Zénith de Paris.
Combat contre l'alcoolisme et la dépression
Jérémy Ferrari a longtemps caché son alcoolisme au grand public. Pendant la
tournée de "Vends 2 pièces à Beyrouth", il buvait jusqu'à 6 litres de vin par
jour[17]. L'humoriste
explique qu'il pouvait boire du rosé glacé dans des shakers, consommant une
bouteille entière en une demi-heure.
En 2020, il fait une tentative de suicide dans un hôtel d'Aix-en-Provence[18].
Cet événement tragique devient un électrochoc salvateur. Ferrari souffrait en
réalité de multiples troubles psychiatriques : troubles de l'attention avec
hyperactivité, troubles obsessionnels compulsifs, hypersensibilité auditive et
visuelle, haut potentiel intellectuel[19].
"C'était un cocktail Molotov dans ma tête", explique-t-il.
Après sa tentative de suicide, il demande à être interné et suit une cure de
désintoxication[20].
Il trouve du soutien auprès des Alcooliques Anonymes et se reconstruit grâce au
sport et au travail. Désormais sobre, il parle ouvertement de son parcours,
notamment dans son spectacle "Anesthésie Générale" où il aborde avec humour
ses problèmes de santé mentale.
Ferrari insiste sur le fait que l'alcoolisme est une maladie neurologique, pas
une question de volonté[21].
Il refuse cependant d'être réduit à ses maladies : "Je ne veux pas passer ma
vie à faire ça. Je ne me résume pas à la maladie."